2011/12/07

TNT HD - La bonne affaire

L’appel TNT HD a été lancé et tout le monde commence à joyeusement s’étriper.
Les opérateurs de chaînes ont donc commencé à faire leur travail de sape en occupant la scène médiatique.
TF1, qui a vu son chiffre d’affaires augmenter de 50% sur 10 ans a commencé à pleurer car il a moins de chaînes que Canal+ et que sur LCI, ils perdent encore de l’argent. Canal+, qui a déjà explosé son quota de chaînes en bouclant le rachat de Direct8 et Direct Star, en veut « beaucoup + ». Bolloré, les poches pleines (465 Millions d’Euros suite à la vente de 2 chaînes) commence son action de lobby au plus haut de l’état.

Quant à NRJ, M6 et NextRadio, qui ne sont plus des perdreaux de l’année, ils menacent de revendre les chaînes si ils n’ont pas de nouvelles fréquences mais ils ne peuvent plus prétendre au statut de nouvel entrant.
Quelques petits (Vivolta, L’équipe, Men’s Up tv, la chaîne météo), les nouveaux entrants, montrent le bout du nez sans réel appétit et avec des dossiers qui s’annoncent folklos !
Ca doit s’agiter dans les ministères. Ca augure déjà d’un premier grand moment de télévision lors de l’audience des candidats à ces fréquences.

PPDA - Le jour où il aurait dû démissionner !

Fausses interviews, collusions avec les hommes politiques, vie sentimentale tumultueuse et frasques people, PPDA n’est pas un gage d’indépendance et d’honnêteté.
Pourtant, je garde en mémoire cet instant de vérité représentatif de la déplorable dégradation de la culture française et j’admire alors la colère de PPDA.





Ce jour, en prime-time, sur la première chaîne de télévision française, Pierre-Gilles de Gennes et Georges Charpak, deux éminents prix nobel et physique français sont relégués en ligue 2.
Patrick Poivre d’Arvor aurait été un grand homme, si ce jour là, il avait choisi de démissionner !

2011/08/08

Karoutchi – Quand la réalité rejoint la fiction sur Canal+

Le Parisien nous informe que l'ancien Secrétaire d'Etat et ancien Sénateur Roger Karoutchi conseillera la société de production Sons et Lumières dans le cadre du développement de la série Engrenages pour Canal+.

L'intrigue porterait sur un scandale politico-financier. Roger Karoutchi, sera chargé de "vérifier la crédibilité du scénario et des personnages politiques".

Espérons que cette collaboration d’un politique ne viendra pas perturber les scénaristes qui nous avaient habitué à l’excellence.
Reconnaissons une chose aux producteurs, c’est tout de même plus cohérent que de voir Bernard Tapie jouer le rôle d’un commissaire. Rappelons aussi que Roger Karoutchi avait remplacé Charles Pasqua au Sénat, probablement un signe !

Tout ceci ressemble tout de même à un aveu … La fiction rejoint elle la réalité ? Est ce une biographie ?

Une dernière question pour la production : Y avait il d’autres candidats ?

2011/08/04

Ce que nous apprend l’affaire “News of the World”

Rupert Murdoch
Forum économique mondial

Retour sur un journalisme d’exception
 
L’affaire “News Of The World” touche à sa fin. Les comptes vont être réglés entre amis. Quelques têtes vont tombés. Mais soyons sûrs que les principaux intéressés (David Cameron & Rupert Murdoch) s’en sortiront finalement plutôt bien et conserveront sans aucun doute leur position actuelle. Rupert restera le Magnat qu’il a toujours été, David continuera de gouverner son pays.

Finalement, l’affaire est très simple, il est reproché aux journalistes d’avoir fait leur boulot. Vu que l’information confidentielle est par définition cachée, le journaliste compétent doit avoir dans sa panoplie de quelques moyens pour y accéder. Alors que le journaliste de pacotille attend bien installé que l’information lui parvienne grâce à des personnes qui ont tout intérêt que l’information passe, le vrai journaliste utilise d’autres stratagèmes.

Ce dernier s’évertuera à alimenter son réseau et à récompenser les bonnes informations. Une partie des rédactions dispose même à cet effet d’une caisse noire histoire qu’il devienne bien plus difficile de remonter à la source.
Il pourra aussi mettre la pression sur l’un de ses contacts. Par exemple, en l’échange d’une information majeure vérifiée, il pourrait passer sous silence un élément susceptible de mettre en difficulté ce nouvel informateur.
Le journaliste s’invente aussi d’autres personnages ou une fausse qualification.
Il utilise aussi des caméras cachées et des télé-objectifs pour obtenir ou confirmer des informations.
Le fait de mettre sur écoute une ligne téléphonique ou d’installer un logiciel espion sur un PC est pleinement dans la continuité.


Il est possible de trouver ces méthodes contestables mais il faut être naïf pour croire que les informations les plus pertinentes sont obtenues par des moyens « conventionnels ». Obtenir régulièrement des informations confidentielles nécessite de l’expérience et une bonne dose d’organisation.

En France, nous ne sommes pas franchement habitués et préférons les journalistes « adoubés ». Les rédactions se remplissent de stagiaires qui vont répondre aux appels et traiter les dépêches. Le côté « terrain » se limite généralement aux déplacements pour les conférences de presse.
Faut dire que ça arrange bien les groupes industriels (Dassault, Lagardère, Bouygues, Bolloré, …) qui possèdent les titres : C’est moins cher et ça permet de conserver (voir d’étendre) sa sphère d’influence.


Toutefois, dans l’Hexagone, il y a une partie privilégiée de la population qui a la possibilité d’utiliser ces moyens. L’état (Président, Gouvernement), sous couvert de raison d’état, utilise donc toute une industrie pour trouver l’information recherchée. Ainsi, Barbouzes, RG, DST, policiers et militaires sont largement mis à contribution. Mais, les raisons ne sont pas aussi impérieuses qu’on l’imagine. Les écoutes de Mitterrand et les enquêtes de Sarkozy sont là pour nous rappeler la bassesse du politicien. Est ce vraiment la peine d’en remettre une couche ?

Pour illustrer ces propos, je pensais au départ discuter de Julien ASSANGE, mais j’ai préféré rendre hommage à un des plus grands journalistes français.
Guillaume DASQUIE est un de ces journalistes d’investigation de l’ombre. Un jour, il a réalisé le plus beau travail de sa vie !
Si il y a bien une vidéo que tout étudiant en journalisme doit impérativement voir, c’est celle-ci :



GUILLAUME DASQUIÉ - SECRET DÉFENSE : 911 REVU ET... by unzip


Messieurs les anglais, bienvenue chez nous, bienvenue à Gattaca

Un CV pour gagner plus : Ancien Président du CSA


Vous avez envie de travailler plus pour gagner plus, vous voulez repousser les limites de la retraite, vous voulez servir de faire-valoir, ne cherchez plus, devenez président du CSA.

Il se trouve qu’aucune compétence particulière (même en audiovisuel) n’est requise, seules quelques recommandations d’amis suffisent. Pendant cette formation, vous aurez droit à une voiture qui fait PinPon, vous serez invités partout et vous aurez même la télé dans votre bureau avec vue sur la Seine. Enfin, luxe ultime, lorsqu’une émission ne vous plait pas, vous avez bien entendu la possibilité de la censurer avec un simple coup de fil à un ami (ni vu ni connu).
La formation dure 6 ans mais elle est correctement indemnisée.


Hervé Bourges - Comité Diversité de France Télévisions
Parmi les heureux élus, nous avons Hervé BOURGES. Ce dernier affiche 78 ans au compteur mais répond toujours présent quand il s’agit de venir sur les plateaux télé. Ce dernier bénéficie d’une rente de situation à France Télévisions, maison qu’il a aussi dirigée après TF1 avant son entrée au CSA. Il préside la commission permanente à la diversité du groupe.
Monsieur Hervé Bourges vient de remettre son rapport annuel (Juin 2011) à la présidence de France Télévisions. Ce dernier recommande :
 « 
- la création d'un répertoire pour l'information
- la nomination d'un médiateur social
- le renforcement de la clause diversité
 »
Au rang des priorités, le rapport préconise :
« 
- d'accroître le nombre de journalistes, d'animateurs et de collaborateurs issus de la diversité
- d'améliorer le traitement de la diversité dans l'information
- de mieux gérer les propos tenus à l'antenne.
- de communiquer davantage sur les actions menées en faveur de la diversité aussi bien en interne qu'en externe. 
»
A la vue de ce rapport, nous imaginons mal que Rémy Pflimlin, dont la nomination a été validée par le CSA, puisse se passer de tels services.


Parité oblige, Michèle COTTA, ancienne Présidente de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle (ancêtre du CSA) bénéficie de privilèges comparables sans que cela indigne Stéphane HESSEL (ancien conseiller de l’époque).
Michèle Cotta - multicarte
Cette position au CSA a permis à Michèle COTTA, probablement en l’échange de services rendus, de diriger l’information de TF1 et de prendre la tête de France 2. Atteint par la limite d’âge (65 ans), elle a dû quitter le service public pour le bonheur de quelques rapaces en soif de pouvoir. Ainsi, elle collabore avec JLA Holding (La société de Jean-Luc AZOULAY – Le « A de AB ») et se charge notamment de présenter la candidature IDF1 sur la TNT francilienne, un dossier qui sera bien entendu retenu par le CSA. Faut croire que Dorothée et Jacky, ça leur manquait au CSA. Elle collabore aussi avec le groupe Endémol où elle était membre de la commission Déontologie (faut l’écrire pour le croire). Cela ne lui suffit pas, Michèle COTTA, est donc nommé depuis 2001 sans discontinuité au conseil d’administration de l’INA, cette nomination a été bien entendu été décidée par le CSA.
Un tel cumul de conflit d’intérêts quand on est à la retraire, ça force le respect. C’est bien connu, la déontologie ne concerne que ceux qui en ont !


Michel Boyon - retraité
Michel BOYON ne fera semble t’il pas exception à la règle. Ce dernier a en effet déjà fait valoir ses droits à la retraite mais il continue semble t’il à présider la haute autorité. Une telle détermination, ça force l’admiration.
Peut-être que Nicolas SARKOZY en fera son prochain clip de campagne.

2011/05/26

L’OPA de TF1 sur les présidentielles

Il n'a échappé à personne qu'une télévision était un très bel outil de pression pour les entreprises travaillant avec l'Etat. Bouygues, Lagardère, Suez (actionnaire historique M6), Bolloré et d'autres ont ainsi mis la main sur des fréquences afin de développer une puissance médiatique redoutable.

Ce pouvoir médiatique permet de créer et de susciter l'intérêt pour des débats de société, comme la libéralisation des jeux en ligne, mais aussi d'impacter la vie politique du pays. A ce titre, la loi contraint les chaînes à respecter un semblant d'égalité. Cela se traduit notamment par le contrôle du temps de parole de
chaque parti. Or, l'égalité des temps de parole ne suffit pas à elle seule à garantir l'équité affichée. D'autres facteurs, plus insidieux, doivent être pris en compte : les thématiques abordées, l'empathie de l'interviewer, la personnalité reçue, la « mise en scène » choisie …
Ainsi, les chaînes, TF1 en tête, ont bien compris que cette loi sur le temps de parole les autorise de fait à ne respecter que cette unique règle. Cette règle a donc largement contribué à l'instrumentalisation de la politique. Suivant cette ligne politique, le CSA a largement déculpabilisé les chaînes en indiquant que les rédactions et journalistes restaient libres de leurs lignes éditoriales. Il faut rappeler, secret de polichinelle, que TF1 dispose de sympathies établies au sein du CSA.
Christine Kelly, lors de sa nomination, n'avait d'ailleurs pas nié (Gilles Boussaingault, TV Magazine, 27 février 2009) que si elle devait prendre une décision contre le directeur de l'information de TF1 (à l'époque Jean-Claude Dassier), elle demanderait à un autre conseiller de le faire.
Quant à Michel Boyon, le président du CSA il était chef de cabinet au sein du ministère chargé de la privatisation de TF1. Il a d'autre part toujours été prompt à défendre les grands groupes audiovisuels français.
La haute autorité ne fera donc jamais de peine à TF1. La chaîne de Bouygues a donc le champ libre pour organiser les prochaines présidentielles.

Les premiers à en faire les frais sont bien entendu les candidats qui se sont permis de critiquer TF1, à tord ou à raison. Par exemple, Arnaud Montebourg et François Bayrou. Concernant le premier, l'annonce de la
candidature n'a pas reçu l'accueil médiatique de non-candidats Dominique Strauss-Kahn ou Martine Aubry, sous couverts de sondages dont on connaît la valeur. Arnaud Montebourg est maintenant totalement marginalisé !
Au centre, Bayrou est l'homme à abattre. Il faut dire qu'il l'avait cherché. Celui-ci avait en effet mis en cause l'indépendance de TF1 en direct sur le plateau du 20H. Borloo et son parti radical sont alors pour TF1 la façon de sceller définitivement le sort du Modem. Nul doute que la tribune hebdomadaire offerte par TF1 sur LCI à Rama Yade, qui vient de rejoindre le parti radical, ne sera pas compensée par une émission hebdomadaire offerte à un membre du Modem. Pour François Bayrou, il risque d'être particulièrement difficile de faire passer ses idées sur TF1.
Ensuite, rappelons qu'un salarié de TF1 est lui-même candidat à l'élection présidentielle. Certes, Nicolas Hulot n'est pas le premier transfuge des médias vers le monde politique, mais c'est bel et bien le premier à se
porter candidat à un poste aussi important tout en restant salarié dudit média. Rappelons également qu'Ushuaïa est l'une des émissions les plus chères à produire (environ 1.5 Millions d'euros par émission) et qu'elle a été de longue date instrumentalisées par Bouygues, L'Oréal, Rhône-Poulenc pour « greenwasher » à grands tours de bras. C'est donc bel et bien dans cette continuité que Nonce Paolini (PDG de TF1) est parvenu à un accord avec Nicolas Hulot. Bien entendu, les simples citoyens que nous sommes ne
connaissent pas les modalités de cet accord.
Nicolas Hulot est ainsi devenu l'une des premières variables d'ajustement mises en place par TF1 pour la maîtrise des présidentielles de 2012. Cette opération permet tout simplement de récupérer des voix de gauche au premier tour pour les redistribuer (ou pas) au second tour.
Enfin, TF1 dispose d'une arme de destruction massive qui permet de sceller le sort de la présidentielle dès le premier tour. C'est bel et bien de Marine Le Pen dont il s'agit. Le fait que les deux partis majoritaires
soient naturellement placés au bord du précipice est une donnée considérable.
Certes, TF1 ne fera pas campagne pour Marine Le Pen, mais la chaîne peut se contenter avec subtilité d'affaiblir l'un des deux candidats si ce dernier n'est pas suffisamment réceptif.

La menace est réelle, TF1 et Bouygues, sa maison mère, sont en mesure d'influencer de façon considérable l'avenir de la France. Il est particulièrement déplorable que des personnes morales disposent de pouvoirs aussi importants pour faire valoir leurs intérêts d'entreprise au détriment des citoyens et de l'intérêt général. Dans ces conditions, on peut se demander quelle est la valeur réelle de notre vote. Il est plus que jamais essentiel qu'un contrôle indépendant soit mis en œuvre afin de garantir la loyauté des échanges lors de cette campagne et que nous ne laissions pas TF1 choisir son candidat. A cet égard, il est clair que le CSA n'a aucune utilité.