2011/08/08

Karoutchi – Quand la réalité rejoint la fiction sur Canal+

Le Parisien nous informe que l'ancien Secrétaire d'Etat et ancien Sénateur Roger Karoutchi conseillera la société de production Sons et Lumières dans le cadre du développement de la série Engrenages pour Canal+.

L'intrigue porterait sur un scandale politico-financier. Roger Karoutchi, sera chargé de "vérifier la crédibilité du scénario et des personnages politiques".

Espérons que cette collaboration d’un politique ne viendra pas perturber les scénaristes qui nous avaient habitué à l’excellence.
Reconnaissons une chose aux producteurs, c’est tout de même plus cohérent que de voir Bernard Tapie jouer le rôle d’un commissaire. Rappelons aussi que Roger Karoutchi avait remplacé Charles Pasqua au Sénat, probablement un signe !

Tout ceci ressemble tout de même à un aveu … La fiction rejoint elle la réalité ? Est ce une biographie ?

Une dernière question pour la production : Y avait il d’autres candidats ?

2011/08/04

Ce que nous apprend l’affaire “News of the World”

Rupert Murdoch
Forum économique mondial

Retour sur un journalisme d’exception
 
L’affaire “News Of The World” touche à sa fin. Les comptes vont être réglés entre amis. Quelques têtes vont tombés. Mais soyons sûrs que les principaux intéressés (David Cameron & Rupert Murdoch) s’en sortiront finalement plutôt bien et conserveront sans aucun doute leur position actuelle. Rupert restera le Magnat qu’il a toujours été, David continuera de gouverner son pays.

Finalement, l’affaire est très simple, il est reproché aux journalistes d’avoir fait leur boulot. Vu que l’information confidentielle est par définition cachée, le journaliste compétent doit avoir dans sa panoplie de quelques moyens pour y accéder. Alors que le journaliste de pacotille attend bien installé que l’information lui parvienne grâce à des personnes qui ont tout intérêt que l’information passe, le vrai journaliste utilise d’autres stratagèmes.

Ce dernier s’évertuera à alimenter son réseau et à récompenser les bonnes informations. Une partie des rédactions dispose même à cet effet d’une caisse noire histoire qu’il devienne bien plus difficile de remonter à la source.
Il pourra aussi mettre la pression sur l’un de ses contacts. Par exemple, en l’échange d’une information majeure vérifiée, il pourrait passer sous silence un élément susceptible de mettre en difficulté ce nouvel informateur.
Le journaliste s’invente aussi d’autres personnages ou une fausse qualification.
Il utilise aussi des caméras cachées et des télé-objectifs pour obtenir ou confirmer des informations.
Le fait de mettre sur écoute une ligne téléphonique ou d’installer un logiciel espion sur un PC est pleinement dans la continuité.


Il est possible de trouver ces méthodes contestables mais il faut être naïf pour croire que les informations les plus pertinentes sont obtenues par des moyens « conventionnels ». Obtenir régulièrement des informations confidentielles nécessite de l’expérience et une bonne dose d’organisation.

En France, nous ne sommes pas franchement habitués et préférons les journalistes « adoubés ». Les rédactions se remplissent de stagiaires qui vont répondre aux appels et traiter les dépêches. Le côté « terrain » se limite généralement aux déplacements pour les conférences de presse.
Faut dire que ça arrange bien les groupes industriels (Dassault, Lagardère, Bouygues, Bolloré, …) qui possèdent les titres : C’est moins cher et ça permet de conserver (voir d’étendre) sa sphère d’influence.


Toutefois, dans l’Hexagone, il y a une partie privilégiée de la population qui a la possibilité d’utiliser ces moyens. L’état (Président, Gouvernement), sous couvert de raison d’état, utilise donc toute une industrie pour trouver l’information recherchée. Ainsi, Barbouzes, RG, DST, policiers et militaires sont largement mis à contribution. Mais, les raisons ne sont pas aussi impérieuses qu’on l’imagine. Les écoutes de Mitterrand et les enquêtes de Sarkozy sont là pour nous rappeler la bassesse du politicien. Est ce vraiment la peine d’en remettre une couche ?

Pour illustrer ces propos, je pensais au départ discuter de Julien ASSANGE, mais j’ai préféré rendre hommage à un des plus grands journalistes français.
Guillaume DASQUIE est un de ces journalistes d’investigation de l’ombre. Un jour, il a réalisé le plus beau travail de sa vie !
Si il y a bien une vidéo que tout étudiant en journalisme doit impérativement voir, c’est celle-ci :



GUILLAUME DASQUIÉ - SECRET DÉFENSE : 911 REVU ET... by unzip


Messieurs les anglais, bienvenue chez nous, bienvenue à Gattaca

Un CV pour gagner plus : Ancien Président du CSA


Vous avez envie de travailler plus pour gagner plus, vous voulez repousser les limites de la retraite, vous voulez servir de faire-valoir, ne cherchez plus, devenez président du CSA.

Il se trouve qu’aucune compétence particulière (même en audiovisuel) n’est requise, seules quelques recommandations d’amis suffisent. Pendant cette formation, vous aurez droit à une voiture qui fait PinPon, vous serez invités partout et vous aurez même la télé dans votre bureau avec vue sur la Seine. Enfin, luxe ultime, lorsqu’une émission ne vous plait pas, vous avez bien entendu la possibilité de la censurer avec un simple coup de fil à un ami (ni vu ni connu).
La formation dure 6 ans mais elle est correctement indemnisée.


Hervé Bourges - Comité Diversité de France Télévisions
Parmi les heureux élus, nous avons Hervé BOURGES. Ce dernier affiche 78 ans au compteur mais répond toujours présent quand il s’agit de venir sur les plateaux télé. Ce dernier bénéficie d’une rente de situation à France Télévisions, maison qu’il a aussi dirigée après TF1 avant son entrée au CSA. Il préside la commission permanente à la diversité du groupe.
Monsieur Hervé Bourges vient de remettre son rapport annuel (Juin 2011) à la présidence de France Télévisions. Ce dernier recommande :
 « 
- la création d'un répertoire pour l'information
- la nomination d'un médiateur social
- le renforcement de la clause diversité
 »
Au rang des priorités, le rapport préconise :
« 
- d'accroître le nombre de journalistes, d'animateurs et de collaborateurs issus de la diversité
- d'améliorer le traitement de la diversité dans l'information
- de mieux gérer les propos tenus à l'antenne.
- de communiquer davantage sur les actions menées en faveur de la diversité aussi bien en interne qu'en externe. 
»
A la vue de ce rapport, nous imaginons mal que Rémy Pflimlin, dont la nomination a été validée par le CSA, puisse se passer de tels services.


Parité oblige, Michèle COTTA, ancienne Présidente de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle (ancêtre du CSA) bénéficie de privilèges comparables sans que cela indigne Stéphane HESSEL (ancien conseiller de l’époque).
Michèle Cotta - multicarte
Cette position au CSA a permis à Michèle COTTA, probablement en l’échange de services rendus, de diriger l’information de TF1 et de prendre la tête de France 2. Atteint par la limite d’âge (65 ans), elle a dû quitter le service public pour le bonheur de quelques rapaces en soif de pouvoir. Ainsi, elle collabore avec JLA Holding (La société de Jean-Luc AZOULAY – Le « A de AB ») et se charge notamment de présenter la candidature IDF1 sur la TNT francilienne, un dossier qui sera bien entendu retenu par le CSA. Faut croire que Dorothée et Jacky, ça leur manquait au CSA. Elle collabore aussi avec le groupe Endémol où elle était membre de la commission Déontologie (faut l’écrire pour le croire). Cela ne lui suffit pas, Michèle COTTA, est donc nommé depuis 2001 sans discontinuité au conseil d’administration de l’INA, cette nomination a été bien entendu été décidée par le CSA.
Un tel cumul de conflit d’intérêts quand on est à la retraire, ça force le respect. C’est bien connu, la déontologie ne concerne que ceux qui en ont !


Michel Boyon - retraité
Michel BOYON ne fera semble t’il pas exception à la règle. Ce dernier a en effet déjà fait valoir ses droits à la retraite mais il continue semble t’il à présider la haute autorité. Une telle détermination, ça force l’admiration.
Peut-être que Nicolas SARKOZY en fera son prochain clip de campagne.